mercredi 14 octobre 2009

TODAY


C'est officiel.
Et quand je m'ennuie je fais des typos qui servent à rien.
Voilà.

lundi 24 août 2009

LE RETOUR DU ROI

Fin août, c'est la saison où les parisiens, exilés volontaires en Vacancies, regagnent en traînant les tongs leur deux-pièces-cuisine ou leur loft avec vue, c'est selon.

Ils se sont croisés avec délices dans des lieux de villégiature exotiques ou planqués. Avec délices, car pendant deux trop courts mois d'été, ils ont pu choisir le look de ceux qu'ils saluaient - ou pas - en allant prendre leur petit déjeuner à 14 heures à la terrasse du café de la Place. Rangés en ordre comme des oeufs dans leur boite, on savait pour une fois où ne pas les trouver : les bobos pas à Saint Trop', les posh pas à Saint Malo, les de Laportefermée pas en Seine-Saint-Denis et les Al Ibrahim ailleurs que dans le Perche. Pratiques, les vacances, on retrouve enfin son ghetto et ses pairs. Qui a dit que les congés payés étaient une mesure populiste?

Pendant ce temps, Paris vidé de sa substantifique moëlle offrait aux touristes un visage lisse de parc d'attractions en même temps que la chance inéspérée de pouvoir s'asseoir dans le metro. On pouvait voir un japonais habitué de la capitale renseigner en anglais un néerlandais encore néophyte sur le meilleur resto à viandes ouvert dans le XVIIème au mois d'août. Comme quoi les étrangers se dérangent beaucoup moins entrent eux qu'ils ne nous importunent, ce devrait être indiqué dans les guides touristiques.

Tout ce beau monde s'amalgamera demain, jour du grand retour, dans les transports en communs. Les touristes en fin de droits et les travailleurs en uniforme-cravate. Les pré-étudiants et les postes-à-pouvoir. Les uns surpris d'entendre enfin parler français sur les Champs Elysées, les autres irrités de croiser des T-Shirts I❤Paris jusque dans le hall de leur immeuble.
Maintenant que la plèbe a regagné ses pénates, on va devoir quitter les parcs et les quais, et les terrasses pas chères du fin fond des quartiers populaires. Sinon ce sera la lutte des classes.

Bonne rentrée!

lundi 22 juin 2009

the good the bad and the snob

en réponse à cette chère pénélope sur les bons et les snobs :

Je valide le concept de snobisme
mais je maintiens qu'il n'est pas universel!

Non, tout le monde n'est pas snob et tout le monde ne peut pas prétendre l'être. Certes, c'est une notion fluctuante, et nombre de choses totalement "out" deviennent "it" (oubliez le "in", lui même devenu "out" il y a quelques temps déjà). Aussi avec un peu de chance ou par erreur, vous pouvez vous retrouver un jour à la pointe de quelque chose (appelons cela la tendance, pour faire simple), même si vous ne l'aviez pas réclamé. Il suffit pour s'en convaincre d'observer le sort des serre tête épais et des chaussures bateaux! Mais pour autant, le snobisme reste une notion élististe. On devient snob si on est suffisamment arriviste, mais plus généralement on nait snob. C'est une notion, certes galvaudée de nos jours mais à laquelle il convient de redonner ses titres de snoblesse : le snobisme va de paire avec la conscience de classe, l'instruction et l'originalité. Sinon c'est tout au plus une pose ou un coup de chance.

Par exemple le snobisme
c'est d'avoir fait toutes les ouvertures de tous les bons clubs parisiens de l'année et d'avoir vidé les lieux au bout de deux semaines sous prétexte qu'ils devenaient populaires. Le snobisme c'est préférer le Progrès à la Perle, Freepstar à Vanessa Bruno et le Grand Bizarre à Rasmus. Le snobisme c'est une coupe de champagne les pieds dans la seine, c'est un thé à 8 heures du matin au bar d'un grand hôtel, et c'est aussi effectivement un plat de pâtes aux oeufs de saumon, nue à 4 heures du matin...
C'est avoir ses entrées là où il faut quand il le faut, connaître toujours avant tout le monde Ze Place To Bi, porter ses collants filés avec la bonne paire de Louboutin mais connaître la meilleure année de Pessac Léognan à servir à l'apéro avec le saucisson et les olives. C'est en quelque sorte la quintessence de la hype et du branché, en beaucoup moins volatile.

Foin de mainstream, le snob traduit tout dans son langage personnel pour faire du dernier tube de Britney un must have puisqu'il est remixé par Lily allen, et proclamer son vieux samsung tellement plus romantique que le dernier iphone. C'est la conscience de son unicité qui crée le snob, et sa capacité à sublimer le réel. Le snob est donc un être éminement poétique, même s'il peut à l'occasion pourrir la vie de son entourage à coups de réflexions ampoulées ou dégoûtées sur son environnement perpétuellement hostile.

Le snobisme exige donc du travail, de l'éducation,
une pincée de conscience de soi, beaucoup d'orgueil
et pas mal de sources d'information.
On aime les snobs, heureusement ils ne sont pas si nombreux...

où naissent les bonhommes

hypothèse 1

dimanche 1 mars 2009

Faut-il être une vraie fille?

Pour être une "vraie" fille, il faudrait :

- Avoir peur du noir
- Avoir peur des insectes
- Ne pas manger pendant les apéros
- S'esbaudir devant l'accouchement, les enfants, les chatons,
- Ne pas dire "Tu rentre à l'heure que tu veux"
- Ne pas dire "tu bois ce que tu veux"
- Demander : "A quelle heure tu rentre?"
- Ne pas dire que les mecs pas virils c'est cool
- Ne pas plaindre les prostituées
- Avoir peur du grand black là, celui qui me regarde, si si je te jure
- Trouver que Love Actually est le film de la décennie
- Avoir peur des souris
- Etre en retard
- Avoir mal aux pieds. Au dos. A la tête. Avoir mal quelque part.
- Critiquer la fille d'à côté
- Commander une pizza et un pot de Ben&Nuts avec un Coca Light
- Dire : "C'est qui cette meuf?"
- Avoir froid
- Sursauter au cinéma
- Vouloir faire l'amour la lumière éteinte
- Etre bourrée après la première vodka
- Ne pas savoir différencier une Ferrari d'une Aston Martin
- Mettre plus de 20 minutes à se décider au resto
- Bouffer la moitié du dessert de son vis-à-vis après avoir refusé d'en commander un soi-même
- Ne pas dire de gros mots
- Ne pas aimer aller chez Bricorama
- Se tromper entre sa droite et sa gauche
- Ne pas aimer la science fiction
- Trouver Guillaume Musso cool
- Aimer le Malibu
- Ne pas savoir changer les piles de son épilateur
- Ne pas être contente d'un cadeau
- Etre fatiguée

conclusion : suis-je vraiment une fille?

dimanche 22 février 2009

Aujourd'hui j'ai presque quelque chose à dire.

le faune

Place François 1er, Paris reprend son souffle.
J'ai oublié mon nom et perdu mon gant, mais les statues de la fontaine m'enveloppent d'un regard serein. Au fond du bassin vide, un faune danse au rythme des sifflements du vent.
Il vole et il me nargue, sautant d'un bord à l'autre, en équilibre surnaturel, se drapant dans la fumée de ma cigarette et rebondissant sur le nez d'un Cupidon figé par l'hiver. Une dernière volte et le voilà face à moi. Il me vole un baiser et part à la conquête d'une autre pièce d'eau en m'entraînant à sa suite.

Devant les verrières du Grand Palais qui s'illuminent d'aurore, il discute à présent de l'air le plus sérieux du monde avec la belle Calypso qu'il retrouve chaque jour à cette heure matinale, pour lui dérouler les facéties des noctambules gracieux, et la désennuyer du spectacle des touristes bovins qui viennent s'échouer à ses pieds en un ressac éternel. Je m'installe pompeusement entre le faune et la néréïde et profite un instant du spectacle de la ville qui s'éveille.

Après cette halte, la danse du faune nous mène au pied de la colonne Vendôme. La place nous appartient, à nous et au vieux hibou qui plane à l'entrée du Ritz. Le faune, faussement civilisé, salue très bas le hérault, lui fait une grimace, et nous plongeons dans la porte à tambour en ricanant comme des satyres. A l'intérieur, une jeune femme fripée nous observe depuis la bergère où elle attend depuis trois siècles, et, sorti tout droit d'un cadre en or vieilli, un Hemingway hiératique traverse le salon, traînant sa vie sans bruit et sur roulettes sur la moquette épaisse.
Il se saisit d'un quotidien et contemple les pages grises d'un air absorbé, faisant semblant de ne pas écouter le babillage des deux oiseaux de nuit venus s'échouer sous les ors gris du grand salon. On croise en sortant les premiers étrangers venus polluer l'air parisien de leurs beuglements béats, et la vue de leurs chaussettes montantes nous inspire des voeux de malheur.

Nous tirons donc notre révérence à ces odieux pachydermes et disparaissons comme le songe d'une nuit de printemps.

lundi 16 février 2009

la chieuse

Aujourd'hui je revendique le droit de faire la gueule en soirée.
Pourquoi toujours devoir/vouloir/paraître être heureux? A moins d'assassiner les émotions qui roulent en nos âmes déjaunies, on peut difficilement se passer d'avoir parfois un visage triste et un regard perdu. Et merde, j'assume.
Mais dans ce cas précis, pourquoi vouloir sortir me direz vous?
Eh bien là, c'est mon droit, mon caprice et mon bon vouloir de souhaiter, parfois, imposer au quidam la vue de ma face oblongue et dépitée, de profiter sans un bruit mais avec délectation de son air ennuyé quand il me regarde, comme s'il avait affaire à une nouvelle maladie inconnue mais visiblement transmissible.
Choisir de pourrir une soirée c'est une vengeance des plus mesquines mais elle paie de toutes les déconvenues, de tous les affronts et lave dans la bile les plus amères déceptions. On peut toujours, de mauvaise foi, faire croire à l'entourage que c'est pour qu'il nous aide à aller mieux qu'on lui fait subir notre déprimante présence. Et là les compagnons d'infortune sont doublement dépités car ils se sentent l'obligation morale de chercher à nous le remonter. Mais peine perdue, rien n'y fait et c'est riant in petto mais pleurant au dehors que l'on va se coucher en oubliant l'aurore.

stencils






je voulais mettre comme titre de la série : my therapist is a bomb.
malheureusement ça aurait fait un jeu de mots pourri + une mauvaise traduction, donc tant pis, j'attendrais d'avoir une meilleure idée pour nommer ce projet.

mardi 10 février 2009

Le passage de la tempête.

Calfeutrés chez eux, les habitants de france attendent sans impatience la fin du monde. Téléphone, douche, changer de robe, se maquiller, avaler distraitement une pomme, changer de robe, changer de robe, changer de robe. Ah oui, les clés aussi. Taxi. Me voilà prête pour une autre longue nuit.

Ils arrivent eux aussi. Marchant en meute ou par paires mais solitaires toujours, rutilants comme des soleils noirs et pourtant creux à l'intérieur vont les noctambulistes. La liberté leur est un fardeau qu'il faut porter scintillant comme une armure, pour camoufler la peur ou la tristesse. L'angoisse d'être laissé de côté s'habille de vermeil, de soie et de poudre blanche pour aller danser plus loin encore que les restes de la nuit. Il faut y être ou ne pas être. Alors on se mire dans les regards, on observe, on soupèse. Trop vieux pour être là. Trop laid pour l'écouter. Trop ivre pour le comprendre. Ou trop brillant pour exister. celui là doit être un rêve...

Ainsi comptant chaque heure passée dans les limbes de la vraie vie, les noctambules dominent l'autre face du monde, roi chacun de son propre cosmos. Parfois cependant, s'opère le miracle : le voile se déchire entre deux enfers personnels, et laisse de longs doigts de conscience toucher délicatement l'âme enfin démaquillée de l'autre. Osmose fugitive.

Alors on repart dans le froid, la pluie et les éléments hostiles. Place de l'Alma, on respire une grande fois et on allume un cigarette, les doigts déjà gourds en arrivant à la Seine, les cheveux en bataille comme après une nuit d'amour, le regard aveugle, les yeux mouillés - mais c'est sans importance maintenant qu'il est parti. Taxi.

Rassasiée jusqu'à la prochaine fois de ma dose d'âme humaine - encore plus splendide quand elle est en ruines - je sombre enfin dans l'oubli. Dehors la tempête s'est tue, elle a nettoyé jusqu'à ma présence.

Whatever


Mood

Demain nous autres


La vie nous a fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais.
Romain Gary

vendredi 6 février 2009

Espace d'Expression Libre.
Je viens donc d'acquérir gratuitement la possibilité de :

modifier le contenant.
Livrer le fruit de ma noctambulie.
Soumettre à l'approbation publique mes délires graphiques et personnels.
Dire du mal.

Bienvenue dans mon monde.