lundi 24 août 2009

LE RETOUR DU ROI

Fin août, c'est la saison où les parisiens, exilés volontaires en Vacancies, regagnent en traînant les tongs leur deux-pièces-cuisine ou leur loft avec vue, c'est selon.

Ils se sont croisés avec délices dans des lieux de villégiature exotiques ou planqués. Avec délices, car pendant deux trop courts mois d'été, ils ont pu choisir le look de ceux qu'ils saluaient - ou pas - en allant prendre leur petit déjeuner à 14 heures à la terrasse du café de la Place. Rangés en ordre comme des oeufs dans leur boite, on savait pour une fois où ne pas les trouver : les bobos pas à Saint Trop', les posh pas à Saint Malo, les de Laportefermée pas en Seine-Saint-Denis et les Al Ibrahim ailleurs que dans le Perche. Pratiques, les vacances, on retrouve enfin son ghetto et ses pairs. Qui a dit que les congés payés étaient une mesure populiste?

Pendant ce temps, Paris vidé de sa substantifique moëlle offrait aux touristes un visage lisse de parc d'attractions en même temps que la chance inéspérée de pouvoir s'asseoir dans le metro. On pouvait voir un japonais habitué de la capitale renseigner en anglais un néerlandais encore néophyte sur le meilleur resto à viandes ouvert dans le XVIIème au mois d'août. Comme quoi les étrangers se dérangent beaucoup moins entrent eux qu'ils ne nous importunent, ce devrait être indiqué dans les guides touristiques.

Tout ce beau monde s'amalgamera demain, jour du grand retour, dans les transports en communs. Les touristes en fin de droits et les travailleurs en uniforme-cravate. Les pré-étudiants et les postes-à-pouvoir. Les uns surpris d'entendre enfin parler français sur les Champs Elysées, les autres irrités de croiser des T-Shirts I❤Paris jusque dans le hall de leur immeuble.
Maintenant que la plèbe a regagné ses pénates, on va devoir quitter les parcs et les quais, et les terrasses pas chères du fin fond des quartiers populaires. Sinon ce sera la lutte des classes.

Bonne rentrée!